Auto-défense pour femme - témoignage
J’ai débuté ma formation en auto-défense en 2016, dans le cadre de mes démarches pour mettre fin au cycle de la violence. Ayant vécu des abus physiques, psychologiques et sexuels dès l’enfance, il n’était pas évident de me sortir d’un schéma de victimisation. Après avoir subi de nombreuses agressions physiques et sexuelles et d’innombrables humiliations au sein de relations malsaines marquées par la violence conjugale, j’ai pris la ferme décision de reprendre le contrôle de ma vie et de retrouver ma dignité, malgré toutes ces graves blessures emmagasinées dans ma mémoire.
Le cours d’auto-défense me semblait être un outil tout à fait indiqué, dans ma situation, pour rebâtir ma confiance en moi et me sentir moins vulnérable face à un éventuel agresseur. Ce qu’on apprend au dojo représente à mes yeux une philosophie de vie honorable, qui me permet une reconnexion avec moi-même. À mon humble avis, les arts martiaux devraient idéalement être enseignés dès la scolarisation, sans distinction. Il ne s’agit pas d’un apprentissage facile, mais combien instructif et valorisant ! Avec une certaine assiduité et de la persévérance, on regagne peu à peu confiance en ses capacités.
Au début, je ne savais pas trop ce qui m’attendait sur le tatami et je manquais beaucoup d’assurance. Je n’étais pas certaine de pouvoir bien assimiler les techniques et les concepts de l’auto-défense. J’ai eu la chance de côtoyer des instructeurs expérimentés et respectueux ; j’éprouve de la gratitude pour leurs enseignements, leur patience et leur dévouement. L’ambiance est amicale et détendue. Ces aspects du cours sont particulièrement importants quand on s’efforce de guérir des traumatismes. Il faut des années de pratique pour obtenir une certaine expertise, mais ce que j’ai appris me permettra de mieux gérer les situations où je me sens menacée. J’adhère aux valeurs de courage, de respect et d’intégrité du dojo. Si je pouvais revenir en arrière et faire des choix différents, j’aurais sûrement suivi le cours dès l’enfance. Maintenant que j’y ai accès, je le reçois comme un cadeau. Je le recommande à toutes les femmes et jeunes filles, peu importent leur âge et leur parcours !
Isabelle Doiron, 40 ans